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A l’invitation de Souss Massa Drâa Initiative et de l’Agence de développement social du Maroc et de France Initiative, le premier séminaire international consacré à l’exportation du modèle plateforme s’est tenu à Agadir, du 15 au 17 juin.

Cette première rencontre regroupait en réalité plusieurs événements en un seul : tout d’abord, une manifestation permettant à la première plateforme créée hors de France sur le modèle d’une plateforme France Initiative, Souss Massa Drâa Initiative, de présenter son bilan après trois ans d’activité, en présence des autorités régionales et des partenaires de la plateforme.

Mohamed El Moudène, président de Souss Massa Drâa Initiative, les membres du bureau de l'association ainsi que le directeur de la plateforme, Abderahim Ramy, les hôtes de ces rencontres, ont pu largement apporter la preuve de la réussite de leur plateforme qui a permis, depuis 2008, la création de 60 entreprises par le biais d’un prêt d’honneur sans intérêt, accordé par un comité d’agrément.

Adossée à la Chambre de commerce et de services d’Agadir et soutenue par le Conseil régional de la Région de Sous Massa Drâa, cette plateforme a reçu pour sa création et pour son lancement l’appui technique de France Initiative (de la tête de réseau, en la personne de Jean-François Gaudot et d’Eva Blanck pour la démarche qualité, et de Périgord Initiative et de Nantes Initiative, au titre des actions de coopération décentralisée).

Vers un réseau marocain

Ces rencontres d’Agadir ont été aussi l’occasion pour l’Agence de développement social (ADS) du Maroc, qui dépend du ministère marocain du Travail, et l’un de ses responsables, Ali Benkiran, de faire le point sur l’état d’avancement des lancements ou des projets de plateformes au Maroc : outre celle de Laâyoune Moubadarat (initiative, en arabe), des plateformes ont été créées à Rabat et Oujda et une autre est en cours de création à Casablanca. D’autres projets à Marrakech et Fès sont en réflexion. Enfin la création d’un réseau national marocain est, lui aussi, sur la rampe de lancement sous le nom de Maroc Moudabarates.

Ces deux volets ont laissé une large place aux partenariats en cours ou futurs, en premier lieu avec les organismes publics et les entreprises marocaines. Mais pas seulement : parmi les intervenants à l’une des tables-rondes, la présence de la Société Générale, partenaire national de France Initiative, en la personne de Norbert Barré (directeur des marchés pro) a permis de montrer les interactions pouvant exister entre les différents partenariats. Il était accompagné de Mohammed Belkaab, directeur commercial pour la clientèle professionnelle de la Société Générale marocaine de banque, très intéressé par les développements du réseau marocain. La présence à leurs côtés des Caisses d’Epargne (Kani Hérault) et de Total Développement (Guy-Loup Motte) constituait un autre signe fort de l’intérêt que représente pour des partenaires de France Initiative cette « exportation » de ce modèle d’appui à la petite entreprise.

Pistes de coopération

Troisième dimension de ces rencontres : les pistes de coopération à mettre en place entre le réseau des plateformes marocaines, les plateformes subsahariennes, existantes comme Tenkodogo Initiative (Burkina Faso), représentée par son président, Pierre Claver-Kima, ou en projet. A ce titre, Marie-Gabrielle Varlet, directrice à la CCI de Côte d’Ivoire, Paul Kampakol, secrétaire général du Forum des Jeunes Entreprises du Congo ou Facyel Zahar, de l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant de Tunisie, ont pu à la fois faire le point sur les réflexions et les projets en cours, mais aussi sur les besoins de coopération, voire la constitution d’un réseau qu’ils appellent de leur vœux. L’Agence française de développement, elle aussi présente à cette première rencontre (Virginie Lucas), se dit elle aussi prête à apporter son soutien à de telles démarches.

Enfin, une délégation du mouvement conduite par Michel Pinton, président de la Commission internationale, Anne Chatauret, déléguée générale de France Initiative et Frédérique Colautti, responsable de l’international, a permis à un groupe de plateformes France Initiative de prendre la mesure de cette ouverture internationale, et notamment du succès de Souss Massa Draâ Initiative, et des potentialités de coopération. Ces représentants du réseau ont pu également vérifier que les valeurs de France Initiative (gratuité, confiance, solidarité) avaient trouvé un formidable écho au Maroc et que les autres plateformes existantes ou en projet se sont parfaitement approprié l’éthique du modèle.

Michel Pinton, Mohamed El Moudène et Daniel Durand

Des plateformes qui s’impliquent

Certaines des plateformes représentées sont déjà engagées dans des actions de coopération comme Touraine Chinonais Initiative (Daniel Durand et Thomas Gély), qui soutient depuis les débuts la plateforme du Burkina, ou Initiative Grand Briançonnais-Embrunais (Stephan Blondel), qui a initié la création d’une plateforme en Roumanie, Mountan Initiativ. D’autres sont en train de nouer des partenariats comme Grand Avignon Initiative (Jean-Marc Sabert et Rachid Khaïr) qui s’est rapproché du projet de création de plateforme à Casablanca. D’autres souhaitent le faire comme Savoie Initiative (Marc Palluet) ou Brenne Initiative (Cécile Gagnot). La veille du séminaire officiel, une réunion de la Commission internationale a permis un échange informel sur l’ensemble des volets de cette coopération Elle a été aussi l’occasion d’une réflexion sur la meilleure manière pour France Initiative de se positionner face aux acteurs de la micro-finance de type anglo-saxonne dont le modèle payant reste encore dominant. L’apport de Benoît Granger, expert-enseignant sur l’entrepreneuriat et la micro-finance, a été de ce point de vue très éclairant.

Le n° de septembre de La Lettre de France Initiative comportera un compte-rendu plus complet des journées d’échange très riches.